On définit la pollution sonore comme l’ensemble des nuisances sonores ayant des répercussions sur la santé, qu’elles soient transitoires ou définitives. Or aujourd’hui, aussi bien chez nous que sur notre lieu de travail, nous sommes de plus en plus exposés à la pollution sonore. Si elle est souvent plus importante en ville en raison du trafic et de la densité de population, les campagnes ne sont pas épargnées. En effet, nombreux sont ceux qui sont confrontés à une pollution sonore due à un axe routier ou à un aéroport à proximité. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique, car selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne sur trois est exposée à des nuisances sonores pendant la journée, et une sur cinq présente des troubles du sommeil.
Mais alors quels peuvent être les risques engendrés pour notre santé ?
Les troubles du sommeil, conséquence la plus répandue
Le sommeil est un état fondamental mais également fragile, il peut facilement être détérioré par des sollicitations extérieures, la première étant le bruit. La pollution sonore entraîne un dérèglement de la structure du sommeil car elle peut retarder l’endormissement, empêcher des phases de sommeil profond (qui sont les plus bénéfiques pour l’organisme) ou encore provoquer des phases d’éveil fréquentes. On estime que l’on perd 11 ans « en bonne santé » à cause des troubles du sommeil engendrés uniquement par le bruit.
Mais les troubles du sommeil peuvent avoir des conséquences plus alarmantes pour la santé. Une personne exposée à une forte pollution sonore présente un risque bien supérieur à la normale de développer une maladie cardio-vasculaire, ou de faire une crise cardiaque. Cela est directement lié à une mauvaise qualité de sommeil.
Le bruit permanent a également un impact sur la santé mentale
Une exposition à un bruit continu, même faible, comme une sorte de « bruit de fond » peut perturber l’organisme. Ainsi, on constate souvent un effet de stress accru, le stress étant très présent notamment sur le lieu de travail, et la pollution sonore n’y est pas pour rien. Mais cela engendre aussi plus d’irritabilité, et peut créer chez les personnes les plus sensibles au bruit des insomnies voire de la dépression.
Souvent, certaines personnes ne savent pas que la cause de ces troubles psychologiques peut être la pollution sonore, car lorsque l’on habite au même endroit depuis longtemps, on ne distingue plus le bruit ambiant qui pourtant est bien présent.
Les répercussions directes de la pollution sonore sur l’audition
La pollution sonore étant causée par un bruit ininterrompu, elle peut également provoquer des problèmes d’audition, à différentes échelles. Tout d’abord, une personne fortement exposée peut ressentir à la fin de la journée des sifflements, qui la plupart du temps sont passagers, et s’il disparaissent rapidement sont sans gravité.
Autre risque : les acouphènes. Ce sont des bruits parasites (sifflements, bourdonnements, grésillements, etc.) entendus seulement par la personne qui en souffre et qui ne sont pas causés par un bruit extérieur. Il s’agit d’un trouble de l’audition répandu, puisque environ 28 % de la population française de plus de 15 ans souffrirait d’acouphènes. De plus, il n’existe pas de traitement permettant de stopper ces bruits parasites, mais des thérapies peuvent aider à la réduire.
Enfin, dans les cas les plus graves et pour les personnes très sensibles au bruit, la pollution sonore peut être responsable d’une perte importante de l’audition voir d’une surdité.
Si je ressens les effets de la pollution sonore sur ma santé, que faire ?
La pollution sonore est un type de pollution spéciale car, pour ne plus en ressentir les effets, la meilleure solution est de s’éloigner de la source de bruit. Cependant, c’est parfois impossible dans le cas où votre habitation est exposée à une pollution sonore quelle qu’elle soit. Vous pouvez toujours équiper votre maison ou appartement de fenêtres dites « anti-bruit ». Il existe également une solution efficace mais qui nécessite beaucoup de travaux, il s’agit de l’isolation acoustique de votre maison. Cette dernière réduira drastiquement les nuisances sonores et permettra de diminuer les risques et les symptômes ressentis.
Dans tous les cas, si vous ressentez des troubles du sommeil, des troubles à caractère psychologiques ou des troubles auditifs, pensez à consulter votre médecin traitant qui pourra vous indiquer une thérapie spécialisée dans le traitement des effets de la pollution sonore sur le corps.
Sachez également que des normes sont établies par la loi concernant l’exposition de votre logement à une pollution sonore, vous pouvez vous renseigner sur le site du Ministère de la transition écologique et solidaire.
- Organisation Mondiale de la Santé
- Inserm
- Ministère de la transition écologique et solidaire