L’intolérance au gluten, qui se caractérise par le fait de ne pas digérer le gluten présent dans notre alimentation, est due à une maladie chronique intestinale appelée maladie cœliaque. C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle est due à un dysfonctionnement du système immunitaire qui va donc s’attaquer à des fonctions normales de l’organisme. Pour mieux comprendre l’intolérance au gluten et les conséquences de la maladie cœliaque sur le quotidien des personnes atteintes, nous allons détailler ses symptômes, causes et traitements dans cet article.
Comment se déclenche la maladie cœliaque ? Premiers symptômes
Avant toute chose, qu’est-ce que le gluten ? Le gluten est formé par l’association de deux protéines présentes dans le grain de certaines céréales : ces protéines sont appelées les gliadines et les gluténines. C’est l’hydratation de ces protéines dans la confection d’une pâte, qui engendre la formation de gluten. On en retrouve donc notamment dans les préparations à base de blé, d’orge, ou de seigle.
Le problème, c’est que les céréales sont à la base de beaucoup de préparations dans notre alimentation, que ce soit pour les féculents comme les pâtes, ou encore dans les biscuits et autres gâteaux.
Passons maintenant aux symptômes. Il faut déjà savoir que l’intolérance au gluten peut aussi ne générer que des symptômes très faibles et peu dérangeants au quotidien, ce qui fait que la personne atteinte ne s’en rend parfois jamais compte.
Pour les personnes chez qui l’intolérance est plus forte, la maladie cœliaque engendre surtout des symptômes digestifs, tels que des diarrhées, des ballonnements (sensation de tension dans le ventre), de douleurs abdominales, ou dans des cas plus rares, de la constipation.
On observe aussi parfois des symptômes non digestifs liés à la maladie cœliaque, dont notamment une fatigue chronique, et des carences en fer. En effet, la réaction auto-immune engendrée par la maladie entraine une mauvaise absorption des nutriments de ce que nous mangeons, et la digestion est donc altérée.
L’intolérance au gluten peut se manifester chez le nourrisson dès l’introduction du gluten dans son alimentation, mais peut aussi apparaitre progressivement et ne se déclarer que quelques années plus tard, voire parfois même à l’âge adulte.
Quelles sont les causes de l’intolérance au gluten ?
Comme de nombreuses maladies auto-immunes, on ne connait pas vraiment la cause précise du développement de la maladie cœliaque. On sait cependant qu’elle est d’origine immunitaire, et qu’une prédisposition génétique entre souvent en compte.
En effet, la famille rapprochée (c’est-à-dire parents, frères et sœurs, et/ou enfants) d’une personne intolérante au gluten a 10% de risque de développer la maladie. L’intolérance au gluten serait en fait due à deux gênes spécifiques (HLA-DG2 et/ou HLA-DQ8), qui sont présents chez 95% des personnes porteuses de la maladie cœliaque.
Mais le port de ces deux gênes peut aussi ne pas entrainer le développement de la maladie ! Selon l’Assurance Maladie, c’est le cas de 20% des personnes porteuses de ces gênes.
Enfin, l’intolérance au gluten peut aussi se développer lorsque l’on est porteur d’une autre maladie auto-immune, ou chez les personnes atteintes de Trisomie 21, ou de diabète de type 1.
Aujourd’hui, cette maladie toucherait entre 0.7% et 2% de la population, et on observe qu’elle est 3 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Adapter son régime alimentaire à la maladie cœliaque
Quel est le point commun entre Novak Djokovic, Bradley Wiggins (vainqueur du tour de France en 2012) et Lebron James ? Ces grands sportifs ont tous adopté un régime alimentaire sans gluten.
Aujourd’hui, le moyen le plus efficace de ne pas souffrir de symptômes ou de complications liées à l’intolérance au gluten est de le proscrire de son alimentation. Cette mesure peut paraitre contraignante car le gluten est présent dans beaucoup d’aliments, mais reste très efficace et sans aucun effet secondaire.
Voici une liste des principaux aliments qu’il ne faut plus consommer si on veut supprimer le gluten de son alimentation :
- Le pain, les viennoiseries et pâtisseries traditionnelles
- Les pâtes
- Les aliments panés, enrobés de farine ou de pâte pour les faire frire
- Les céréales du petit-déjeuner
- Les soupes, desserts ou sauces qui ont été « liées » avec de la farine de blé
- La bière
Plus surprenant, le gluten peut aussi se cacher dans le sucre glace ou la charcuterie. Enfin, il existe aussi beaucoup de médicaments où le gluten fait partie de la composition, pensez donc à vérifier la liste des excipients, et demandez toujours conseil à votre pharmacien si vous souffrez d’intolérance au gluten.
Heureusement, il existe de nombreuses solutions pour remplacer ces aliments et profiter d’une alimentation moins contraignante. Vous pouvez pour cela vous faire accompagner par un diététicien, qui saura vous orienter vers des aliments sans gluten qui couvriront tous vos besoins nutritionnels. Mais par exemple, vous pouvez remplacer les produits à base de gluten par du riz, des pommes de terre, et certaines céréales comme le maïs ou le sarrasin, qui n’en contiennent pas. L’avoine pure est également très bien tolérée par la majorité des personnes intolérantes.
Vous pouvez également vous tourner vers les aliments « sans-gluten ». En effet aujourd’hui, la maladie cœliaque est prise beaucoup plus au sérieux et ce type d’aliment est de plus en plus proposé dans le commerce. Ces derniers sont, depuis 2009, très réglementés concernant leur étiquetage pour être ensuite vendus en magasin. Vous pourrez lire 2 types de formules sur les emballages pour vous y retrouver :
- La mention « sans gluten » : elle indique que ce produit contient moins de 20mg de gluten par kilo, et que vous ne devriez donc faire aucune réaction à ce produit.
- La mention « très faible teneur en gluten » indique quant à elle que le produit a été fabriqué avec un dérivé des céréales responsables de la présence de gluten, il y est donc présent à petites doses. En cas de forte intolérance, il est tout de même conseillé de ne pas consommer les produits avec cette formule et de privilégier uniquement les « sans gluten ».
Aujourd’hui, le « gluten free » se développe de plus en plus partout dans le monde. Des restaurants se spécialisent et proposent des menus gluten free. Des épiceries proposent aussi des rayons sans gluten. Ainsi, le gluten free fait partie d’un phénomène général. Ce phénomène est corrélé à l’augmentation de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique.
Pour éviter au maximum le gluten dans votre alimentation, il est préférable de toujours se référer aux étiquettes et de consulter la composition des produits. Vous verrez ainsi que certains aliments n’en contiennent finalement pas, et que vous pouvez les consommer, ou à l’inverse, cela vous permettra de vous protéger des effets indésirables du gluten sur votre système digestif.
Existe-t-il des traitements pour lutter contre cette intolérance ?
Aujourd’hui, aucun médicament n’est réellement efficace pour lutter contre la maladie cœliaque ou en guérir complètement.
Cependant, si un médecin pose le diagnostic, il peut être bénéfique de corriger les carences alimentaires, notamment en fer ou encore en vitamine D. Cela permettra d’éviter le développement de complications et d’atténuer les symptômes non-digestifs que nous avons évoqué précédemment.
Il est également utile de savoir que l’Assurance Maladie prend cette maladie au sérieux, et propose le remboursement à hauteur de 60% des produits diététiques sans gluten, si vous êtes diagnostiqué comme atteint de la maladie cœliaque par une biopsie digestive. Pour obtenir cette aide, vous pouvez vous renseigner auprès de votre caisse d’Assurance Maladie ou directement depuis l’application Ameli.
L’intolérance au gluten est aujourd’hui répandue et n’est pas taboue, si vous en présentez les symptômes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant. Il pourra ensuite votre diriger vers un gastro-entérologue, qui grâce à un bilan complet et une prise de sang, pourra poser le diagnostic de la maladie cœliaque et ainsi vous accompagner dans le changement de votre alimentation vers le sans-gluten.